Histoire de la protection de la nature et de l’environnement
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MERVEILLEUX DU VIGNAUX Pierre (1946)

Pierre Merveilleux du Vignaux est né le 13 mars 1946 à Paris. Il est le benjamin des quatre fils de François et d’Anne de La Laurencie. Durant toute son enfance et sa jeunesse, son père, directeur général des Eaux et Forêts (de 1949 à 1965), est aux commandes de toute l’administration forestière. Il effectue ses études primaires et secondaires dans un établissement tenu par les Jésuites, l’externat Saint-Louis de Gonzague, rue Franklin à Paris. Il passe le baccalauréat, en 1964. Il s’oriente vers des études littéraires, fait hypokhâgne puis entre à la faculté de droit et à l’institut d’études politiques de Paris, dont il sort diplômé en 1968. Son enfance et sa jeunesse sont marquées par des séjours à la montagne. Il va chaque hiver dans les Alpes du nord ; à seize ans, il découvre la montagne l’été, qu’il se met à pratiquer assez assidûment.

Si la montagne occupe dès lors une grande place dans sa vie, l’environnement n’est pas, pour l’heure, un de ses principaux centres d’intérêt bien qu’il ait, grâce à son père, une certaine culture naturaliste. Il est beaucoup plus intéressé par les villes et les établissements humains ; Il se passionne pour l’histoire et l’aménagement urbains et obtient en 1970 un diplôme d’études supérieures spécialisées en aménagement et urbanisme. Après avoir été quelques mois chargé de mission à l’atelier parisien d’urbanisme de la ville de Paris (fin 1979-août 1971), et effectué son service national (août 1971-août 1972), il entre « pour voir » au ministère de l’équipement comme assistant d’études à la Direction de l’aménagement foncier et de l’urbanisme (DAFU), qui deviendra plus tard la direction de l’urbanisme et des paysages. Il se marie en 1975. Il aura trois garçons et une fille. Sous l’influence de sa femme, Florence, qui lui fait rencontrer le futur Cardinal Lustiger alors curé de paroisse et ancien aumônier des étudiants, il effectue un retour vers un catholicisme rénové, après avoir abandonné pendant plusieurs années toute pratique religieuse. Il est chef du bureau de la fiscalité (1976-78) à la DAFU, puis chargé de mission au cabinet du ministre de l’environnement et du cadre de vie, Michel d’Ornano (1978-1980) ; il s’y occupe de questions de réglementation foncière.

De 1980 à 1985, il est chef du bureau de la montagne à la direction de l’urbanisme et des paysages. Le service de l’urbanisme dont dépend le bureau de la montagne est alors dirigé par Lucien Chabason, qui le sensibilise à la protection de l’environnement. Il s’implique dans l’élaboration de la loi montagne (1985) et se spécialise toujours plus dans l’aménagement et la protection de l’espace montagnard. Il se rend dans tous les massifs français, visite la quasi totalité des stations de sports d’hiver. Après l’adoption de la loi montagne, il cherche un autre poste. Il connaît François Letourneux, qui est directeur de la protection de la nature au ministère de l’environnement. F. Letourneux lui propose de succéder à Jacques Florent à la direction du parc national du Mercantour. Il pense d’abord refuser, estimant ne pas être préparé à cette fonction ; il se verrait plutôt dans un parc naturel régional. Il finit toutefois par accepter. Devenu directeur, il s’emploie à améliorer les relations, tendues, entre les élus locaux et le parc et à mettre en valeur le rôle de ce dernier dans le développement touristique de la région, tout en se montrant ferme sur les limites et la réglementation du parc. Il se sent particulièrement à l’aise dans cet espace protégé, entouré de passionnés de montagne.

Fin 1988, il est victime d’un grave accident vasculaire cérébral, dont il garde des séquelles. Il reste un an en congé de longue maladie. Il est ensuite chargé de mission auprès du directeur de la nature et des paysages. Il travaille alors notamment sur la coordination des parcs nationaux, en liaison avec l’Aten, sur la biodiversité dans les Dom-Tom et sur les parcs périurbains, qui l’intéressent particulièrement. En 2001-2002, il prépare un livre sur l’histoire des parcs nationaux, L’aventure des parcs nationaux, qui paraît en 2003.

C’est par l’urbanisme et par les stations de sports d’hiver que Pierre Merveilleux du Vignaux est venu à l’environnement et, s’il a effectué toute sa carrière dans la fonction publique, il a choisi de toujours rester contractuel. S’il a donc, d’une certaine manière, poursuivi les traces paternelles, c’est sans en avoir eu l’intention au départ et sans s’inscrire dans leur droite ligne mais en traçant sa propre voie.

Source : entretien avec Pierre Merveilleux du Vignaux, le 19 mars 2010


Par Isabelle Arpin
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